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Gabon/Gestion du Dialogue Social au CHUO : Le Secrétaire Général de la FETRAG SANTÉ Évincé pour Avoir Exigé le Respect de la Loi

 

Libreville, Gabon 15 avril 2024  Globe infos

Le Centre Hospitalier Universitaire d’Owendo (CHUO) se trouve au cœur d’une controverse suite à la décision de la direction de se séparer de son chef de service du personnel, M. Judicaël MOMBO MOMBO, qui est également le Secrétaire Général de la Fédération des Travailleurs du Secteur de la Santé (FETRAG SANTÉ).

Cette décision, qui a suscité l’indignation de la FETRAG SANTÉ et de nombreux observateurs, intervient après des mois de tensions liées à des questions de respect de la loi et de gestion du dialogue social au sein de l’établissement.

Respect du Décret 178 au Cœur du Conflit

Depuis sa création il y a cinq mois, la FETRAG SANTÉ, sous la houlette de M. Judicaël MOMBO MOMBO, a constamment plaidé pour l’application stricte du Décret 178 régissant les statuts des Centres Hospitaliers Universitaires (CHU). En particulier, l’organisation syndicale a insisté sur l’article 9 du décret, qui stipule clairement la participation d’un représentant élu du personnel aux travaux du conseil d’administration.

M. Judicaël MOMBO MOMBO a dénoncé la pratique courante qui consistait à inviter des syndicalistes sans légitimité réelle à siéger au conseil d’administration, au détriment d’un représentant du personnel élu démocratiquement.

Une Élection Annulée et des Représailles

Face à l’insistance de la FETRAG SANTÉ, la direction du CHUO a finalement organisé une élection pour désigner un représentant du personnel. Le scrutin a porté M. Migaga Fabrice, membre de la FETRAG SANTÉ, à la victoire. Cependant, deux semaines après l’élection, la direction a pris la décision controversée d’annuler les résultats, invoquant un recours introduit par un candidat rival et des dispositions du code du travail jugées inapplicables aux agents publics.

Cette décision a provoqué l’indignation de la FETRAG SANTÉ, qui a convoqué une assemblée générale des agents pour clarifier la situation. À l’issue de cette réunion, il a été décidé de maintenir M. Migaga Fabrice comme Représentant du Personnel, malgré l’annulation de l’élection par la direction

Malgré cette victoire symbolique, la direction du CHUO a décidé de sanctionner M. Judicaël MOMBO MOMBO en l’affectant dans une autre structure, une mesure perçue comme des représailles pour son engagement à faire respecter la loi et à défendre les droits des travailleurs.

Un Dialogue Social Compromis et des Questions sur l’Avenir

Cette situation soulève de sérieuses questions sur la gestion du dialogue social au CHUO et sur le respect des droits des travailleurs au sein de l’établissement. La décision d’évincer M. Judicaël MOMBO MOMBO apparaît comme une tentative d’intimidation et d’étouffement des voix discordantes, ce qui est contraire aux principes fondamentaux du dialogue social et de la bonne gouvernance.

D’autant plus que le pays traverse une période de transition politique délicate, où le président a appelé à une trêve sociale. Cette décision du CHUO va à l’encontre de cet appel et risque de fragiliser davantage le climat social au sein de l’hôpital et dans le secteur de la santé en général.

Il est impératif que les autorités compétentes prennent connaissance de cette situation et prennent des mesures concrètes pour garantir le respect des droits des travailleurs, le bon fonctionnement des institutions de santé et la promotion d’un dialogue social apaisé et constructif au CHUO.

Malgré les tentatives d’intimidation et les ménaces, la FETRAG SANTÉ a annoncé son intention de poursuivre son combat pour la défense des droits des personnels de santé

Cette affaire met en lumière les défis persistants liés à la gouvernance et au dialogue social dans le secteur public au Gabon. Il est crucial que des actions soient entreprises pour promouvoir des pratiques transparentes, inclusives et respectueuses des droits des travailleurs afin de garantir le bon fonctionnement des institutions publiques et le bien-être des citoyens.

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