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Grève à la Comilog : un séisme économique et social pour le Gabon

La rédaction 066867376 Globe infos. Il y a parfois des revendications à tort ou à raison qui cause des préjudices à l’équilibre économique, social et culturel. La grève qui secoue la Compagnie minière de l’Ogooué (Comilog) depuis le 6 mars 2025 en une parfaite illustration car, elle est loin d’être un simple conflit interne. Elle révèle les tensions croissantes entre les exigences économiques d’une entreprise pilier et les aspirations légitimes de ses employés.

La Comilog, fleuron du groupe Eramet et poumon économique du Gabon avec ses 600 milliards de francs CFA de contribution annuelle, se trouve à l’épicentre d’une crise aux répercussions potentiellement dévastatrices.

Un impact local immédiat et alarmant

Dans la province du Haut-Ogooué, où la Comilog est ancrée, l’impact de la grève est déjà palpable. Les activités minières, qui soutiennent des milliers de familles, sont à l’arrêt. Les 7 milliards de francs CFA investis chaque année dans le développement local sont en suspens, menaçant des projets communautaires vitaux et faisant planer le spectre de l’instabilité sociale.

Des répercussions nationales inquiétantes

Au niveau national, les conséquences pourraient être tout aussi graves. Le Gabon, dont l’économie repose en grande partie sur le secteur minier, risque de voir ses recettes fiscales s’effondrer. Des milliers de travailleurs pourraient basculer dans la précarité, et la confiance des investisseurs étrangers, essentielle à la diversification économique, pourrait être ébranlée.

La Comilog face à un dilemme cornélien

La Comilog se trouve dans une position délicate. Elle doit à la fois maintenir le dialogue avec les syndicats, protéger ses intérêts financiers et assurer la continuité de ses opérations. Les efforts consentis par l’entreprise pour améliorer les conditions de travail et les rémunérations, bien qu’insuffisants aux yeux des syndicats, témoignent de sa volonté de trouver une issue à la crise.

Des enjeux qui dépassent le cadre de l’entreprise

Cette grève met en lumière des problématiques plus profondes liées à la gestion des ressources humaines dans les grandes entreprises gabonaises. Les revendications syndicales, qui réclament une augmentation de 12 milliards de francs CFA des frais de personnel (soit 28,9 %), soulignent le fossé entre les attentes des travailleurs et les capacités financières de l’entreprise.

Un appel à la responsabilité collective

La grève à la Comilog n’est pas un problème isolé. Elle reflète les défis du Gabon en matière de gestion des conflits sociaux dans ses secteurs clés. Si aucune solution n’est trouvée rapidement, les conséquences pourraient se propager à l’ensemble du tissu économique et social du pays. Le gouvernement, les acteurs économiques et sociaux doivent agir de concert pour désamorcer cette crise et éviter qu’elle ne compromette durablement l’avenir du Gabon.

STR