Par Piaco la plume de Globe infos.
Libreville le 12 décembre 2025. À l’heure où les financements climatiques se font attendre pour les pays du Bassin du Congo, les Autorités Nationales Désignées (AND) du Fonds Vert pour le Climat (GCF) convergent vers Libreville pour deux jours d’échanges stratégiques. Du 12 au 13 décembre 2025, la capitale gabonaise accueille un atelier régional organisé par l’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO), consacré à la mobilisation de ressources climatiques indispensables à la mise en œuvre des engagements des États d’Afrique centrale.

Une région faiblement émettrice, mais en première ligne
En effet, Bien que faiblement émettrice de gaz à effet de serre, l’Afrique centrale subit de plein fouet les effets du changement climatique : dégradation des terres, pression sur les écosystèmes forestiers, déstabilisation des zones humides, stress hydrique et fragilisation des communautés rurales.
Selon l’Observatoire des Forêts d’Afrique Centrale (OFAC), les besoins en financement dans la région concernent aussi bien l’adaptation que l’atténuation, en passant par la gestion durable des écosystèmes, les énergies renouvelables ou la modernisation des données climatiques.
Si plusieurs pays ont adopté leurs Plans nationaux d’adaptation (NAP), leur mise en œuvre est entravée par l’insuffisance des ressources financières disponibles.
À Libreville, un atelier pour structurer l’accès au Fonds Vert pour le Climat
Face à ce constat, l’atelier de Libreville ambitionne de doter les AND d’outils plus efficaces pour monter des projets, comprendre les mécanismes du GCF et renforcer la coordination régionale. Les sessions alterneront présentations techniques, analyses comparées des bonnes pratiques et exercices collaboratifs.
Une priorité : la création d’un réseau des AND d’Afrique centrale, destiné à favoriser les synergies, faciliter la circulation de l’information et mutualiser les approches pour accéder aux financements climatiques internationaux.
La FAO profitera également de la rencontre pour présenter ses outils d’appui à la finance climat, notamment en matière de renforcement institutionnel, de formulation de projets et de mécanismes REDD+ liés aux paiements basés sur les résultats.
Un déficit de financements qui menace les engagements climatiques
Pour de nombreux participants, le principal obstacle réside dans la capacité des administrations à produire des projets répondant aux standards exigeants du GCF, à collecter des données précises et à maintenir un dialogue fluide avec les partenaires techniques et financiers.
Le faible engagement du secteur privé, l’absence de cadres institutionnels harmonisés et la lenteur des procédures internationales accentuent ces difficultés.
Dans ce contexte, la mise en place d’un réseau régional apparaît comme une solution structurante pour renforcer la position des pays d’Afrique centrale dans les négociations climatiques et maximiser leurs chances d’obtenir un financement durable.
Libreville, nouveau carrefour de la diplomatie climatique régionale
Avec cet atelier, le Gabon confirme son rôle croissant dans la diplomatie climatique africaine. Acteur engagé sur la scène internationale, le pays met à profit son expérience en matière de gestion forestière et de politiques environnementales pour accueillir une rencontre stratégique pour l’avenir de la finance climat en Afrique centrale.
La rencontre se clôturera par l’adoption d’un plan d’actions sous-régional et d’une feuille de route pour le nouveau réseau des AND, documents appelés à guider les futures démarches de mobilisation des ressources auprès du Fonds Vert pour le Climat.
