Des soupçons de fraudes dans la délivrance des permis de conduire planeraient sur la Direction Générale des Transports Terrestres. Plusieurs auto-écoles, appuyées par l’ONG Stop Accident, évoqueraient l’existence d’un réseau informel facilitant l’obtention de ce document sans formation préalable. Le ministère des Transports serait désormais interpellé.

Des allégations récurrentes signaleraient l’existence d’un système parallèle de délivrance de permis de conduire au sein de la Direction Générale des Transports Terrestres (DGTT), structure rattachée au ministère des Transports et de la Marine marchande. Des promoteurs d’auto-écoles feraient état d’une situation préoccupante, estimant que ce supposé réseau informel porterait gravement atteinte à leur activité et à la sécurité routière.
Ces acteurs dénonceraient une forme de concurrence déloyale, dans laquelle certains usagers obtiendraient un permis de conduire sans passer par la voie réglementaire, notamment sans suivre de formation en auto-école. Ces pratiques, si elles se confirmaient, remettraient en cause les fondements même de l’apprentissage routier au Gabon.
Dans un communiqué relayé par L’Union (n°14.851), l’ONG Stop Accident aurait alerté sur des « activités illicites » qui se dérouleraient dans l’ombre de l’administration des transports. Elle évoquerait un réseau bien organisé au sein de la DGTT, alimenté par des agents qui joueraient le rôle d’intermédiaires pour faciliter l’obtention de permis contre paiement.
Selon plusieurs témoignages, les dossiers seraient collectés directement auprès de particuliers, souvent dans les quartiers, puis transmis aux secrétaires des directions techniques. Le coût d’un tel service oscillerait, d’après ces sources, entre 150 000 et 200 000 FCFA. Certains candidats accepteraient de payer cette somme pour éviter le passage en auto-école, perçu comme contraignant ou coûteux.
Des voix anonymes parmi les professionnels du secteur pointeraient du doigt certaines figures administratives, notamment au centre national d’examens du permis de conduire et à la DGTT. Ces accusations, non encore vérifiées, mettraient en lumière des dysfonctionnements présumés au sein même des organes de contrôle.
Ce phénomène, s’il venait à être confirmé, pourrait avoir des conséquences lourdes sur la sécurité routière. Des conducteurs peu ou pas formés circuleraient ainsi librement sur les routes, augmentant les risques d’accidents pour l’ensemble des usagers.
Par ailleurs, plusieurs auto-écoles, déjà confrontées à des difficultés économiques, redouteraient une baisse continue de leur fréquentation. Certaines envisageraient même, à terme, de cesser leurs activités si ce système informel n’était pas rapidement freiné.
Face à ces alertes, le ministre d’État en charge des Transports, Ulrich Manfoumbi Manfoumbi, serait désormais informé. Une réaction officielle ou des mesures d’investigation pourraient être attendues dans les prochains jours. Ce dossier s’inscrit dans un contexte plus large où le gouvernement affiche sa volonté de lutter contre la corruption, de renforcer l’éthique administrative et de transformer les mentalités, conformément aux orientations du Chef de l’État, le Président Brice Clotaire Oligui Nguema.
Dans un souci d’équilibre et de transparence, les autorités administratives concernées ou les personnes citées sont invitées à faire valoir leur droit de réponse.
S/ce: presse locale