Sosthène Nguema Nguema prend les rênes du ministère du pétrole et du Gaz marquant une nouvelle ère au Gabon.
Par Thomas René
Libreville, 9 mai 2025. C’est une passation de charges chargée de symboles qui s’est tenue ce vendredi 9 mai au sein de l’Immeuble du Pétrole. Sosthène Nguema Nguema, nommé ministre du Pétrole et du Gaz le 5 mai dernier, a officiellement pris les rênes du dit ministère, succédant à Marcel Abéké. Ce dernier, après 19 mois à la tête de ce département stratégique, quitte ses fonctions avec un « sentiment de devoir accompli ».

Une vision claire pour la Cinquième République
Dans un discours sobre mais ferme, le nouveau ministre a planté le décor de sa mission. « Nous quittons un système pour entrer dans la Cinquième République. Chacun doit faire un effort pour incarner cette nouvelle vision du Gabon », a-t-il déclaré, appelant à une transformation profonde du fonctionnement de l’administration et du secteur extractif.
Pour Sosthène Nguema Nguema, la Cinquième République ne peut se réduire à un simple slogan. « C’est un état d’esprit, une manière de travailler, une méthode inclusive et rigoureuse », a-t-il insisté.

Une expertise scientifique au service de l’État
Natif d’Oyem (dans le Woleu-Ntem), né en 1974, le néo ministre du pétrole et du Gaz incarne une nouvelle génération de dirigeants alliant compétence, patriotisme et rigueur. Ingénieur de formation, il est titulaire d’un diplôme en Biologie générale et Sciences de la Terre et de l’Univers (BGSTU) obtenu à l’Université de Poitiers (France). Il détient également des spécialisations en génie environnemental, gestion des risques et développement durable.
Avant sa nomination, il siégeait en tant que député de la Transition. Son profil transversal, entre science, écologie et politique, en fait un acteur stratégique pour piloter les réformes d’un secteur clé de l’économie gabonaise.

Des ambitions fortes pour un secteur hautement sensible
Le ministre affirme avoir reçu une feuille de route claire de la part du Chef de l’État, le Président Brice Clotaire Oligui Nguema. Il entend impulser une gouvernance participative, où chaque agent du ministère est responsabilisé.
« Nous devons imprimer la volonté du Chef de l’État dans un secteur hautement sensible. Je compte sur la rigueur de tous pour atteindre les objectifs fixés », a-t-il affirmé.
Parmi ses priorités : améliorer les conditions de travail, régulariser les situations administratives, et renforcer la gestion de carrière du personnel.
Héritage et continuité des objectifs
Son prédécesseur, Marcel Abéké, a rappelé les progrès accomplis depuis sa prise de fonction. Sous son impulsion, la production nationale a été optimisée, les investissements relancés, et les recettes pétrolières dépassant l’objectif initial de 22 %.
« Nous avons réalisé un travail remarquable. Aujourd’hui, je pars avec la conviction que les bases sont solides pour aller plus loin », a-t-il souligné lors de son discours d’adieu.
Une feuille de route ambitieuse
Reconnaissant le travail abattu par son prédécesseur, Sosthène Nguema Nguema devra quant à lui mener à bien la révision du Code des hydrocarbures, relancer les investissements étrangers dans le bassin sédimentaire, valoriser les réserves gazières du pays, et favoriser une appropriation nationale accrue de l’industrie pétrolière.
Il devra aussi conjuguer efficacité administrative, transition énergétique et souveraineté nationale dans un contexte mondial en mutation rapide.

Engagement au service de la Nation
« avec loyauté, rigueur, transparence et efficacité » s’est-il engagé à œuvrer pour faire du secteur pétrolier un levier de croissance durable, au service du développement du Gabon.
La tâche s’annonce immense, mais l’homme semble prêt. Comme le dit un adage politique : « le maçon sera jugé au pied du mur ». Pour Sosthène Nguema Nguema, l’heure est désormais à l’action.