La deuxième édition des Awards de la Presse Gabonaise, baptisés «Makongonio», se prépare activement. Prévue pour le 18 juin prochain à Libreville, cette initiative prend progressivement des allures de tradition, en rendant hommage aux journalistes disparus dans l’exercice de leur métier et en célébrant les professionnels d’aujourd’hui. Les organisateurs ont fait le point ce samedi 17 mai, lors d’une conférence de presse tenue à l’UOB.

Les Awards de la Presse Gabonaise «Makongonio» : Une Célébration de la Mémoire et de l’Excellence
Par Thomas René
Libreville, 19 mai 2025. À un mois de la cérémonie de la deuxième édition des Awards de la presse gabonaise «Makongonio», prévue le 18 juin au Palm Beach de la Sablière, le Comité d’organisation s’est réuni ce samedi 17 mai en conférence de presse pour faire le point sur l’avancement des préparatifs. L’évènement se veut un hommage vibrant aux professionnels des médias tombés en service, tout en valorisant les talents d’aujourd’hui.
Organisée en face à la bibliothèque de l’Université Omar Bongo (UOB), la rencontre a été animée par Thierry Mebaley Ekouaghé, initiateur du prix et président du Cercle des patrons de la presse privée en ligne (CPPPL), accompagné de Brice Ntoutoume, président du groupe «Médias pour la Paix». Ensemble, ils ont réaffirmé la tenue effective de cette deuxième édition, malgré les défis financiers persistants.

Une commémoration lourde de sens
Le choix du nom «Makongonio» n’est pas anodin. Il fait référence à l’accident tragique du 18 juin 1985 à Makongonio, dans la province de la Ngounié, où sept journalistes perdirent la vie lors d’un crash d’hélicoptère au cours de la Tournée Républicaine de l’ancien président Omar Bongo Ondimba. Ce drame, qui coûta la vie à dix personnes, dont trois militaires, reste l’un des plus douloureux épisodes de l’histoire de la presse gabonaise.
Les victimes du monde des médias étaient : Jean-Philippe Oyono (RTG2), Paul Ollo’o Mombey (L’Union), André Ofounda (RTG2), Mohamed Moungalat (L’Union), Charles Ossouna Ngorogo (RTG2), Eugène Bindindi (RTG2) et Marcel Ango (photographe, L’Union). Trois membres de l’équipage militaire – Faustin, Ndong Biyoghe, Eugène Dickombo et Antoine Ongnalanga – furent également emportés dans la tragédie. Cinq survivants furent recensés.

«Il était temps de rappeler à la mémoire collective ce sacrifice consenti par des professionnels de l’information, morts en mission pour informer leur peuple», a souligné Thierry Mebaley Ekouaghé. «Les Awards Makongonio visent à célébrer cette mémoire, mais aussi à récompenser les journalistes d’aujourd’hui pour leur rigueur, leur passion et leur engagement.»
Un hommage tourné vers l’avenir
Outre la commémoration, l’évènement s’inscrit dans une volonté de promotion de l’excellence au sein de la profession. Les organisateurs entendent récompenser les meilleures productions journalistiques dans diverses catégories : politique, économie, culture, et, nouveauté cette année, un prix pour les cadreurs.
M. Mebaley a dressé un bilan encourageant de la première édition, tout en appelant à une mobilisation accrue des opérateurs économiques pour soutenir cette initiative. «Cinq partenaires nous avaient accompagnés en 2024. Nous espérons élargir ce cercle pour renforcer la portée et la qualité de l’édition 2025», a-t-il déclaré.
Le jury, présidé par le professeur Anaclet Ndong Ngoua, devra statuer sur la base de critères objectifs, garants d’une évaluation équitable et professionnelle
Des ambitions limitées, mais claires
Brice Ntoutoume, de son côté, a insisté sur la nécessité d’unir les forces du secteur. «Notre ambition est de faire grandir ce projet, malgré des moyens encore très limités. Ce n’est qu’un début. Paris ne s’est pas faite en un jour», a-t-il rappelé avec optimisme.
Si l’idée d’ouvrir l’évènement à l’international est saluée, elle reste pour l’instant suspendue en raison de contraintes budgétaires. Toutefois, les organisateurs espèrent qu’à terme, l’évènement pourra être délocalisé dans d’autres villes du pays pour mieux refléter la diversité du paysage médiatique gabonais.
Une presse honorée, une mémoire vivante
À travers les Awards Makongonio, le Gabon s’engage dans un devoir de mémoire et une quête d’excellence professionnelle. Dans un contexte où les médias jouent un rôle crucial dans l’édification démocratique et le maintien de la paix sociale, cette initiative vient à point nommé rappeler l’importance du métier de journaliste et les sacrifices qu’il implique.