PAR Piaco la plume.

WOLEU, le 23 septembre 2025. Dans le nord du Gabon, la campagne électorale prend des allures de parcours d’endurance. Le passage de Marc Ona Essangui, tête de liste de l’Union Démocratique des Bâtisseurs (UDB), dans le canton NYÉ en a été l’illustration la plus frappante. Entre routes défoncées, villages isolés et intempéries saisonnières, le militant écologiste devenu figure politique locale a tenu à livrer un message ferme : aucune contrainte ne saurait altérer sa détermination.

Des routes délabrées, miroir d’un isolement chronique
Pour rallier le canton NYÉ, il faut s’armer de patience et de courage. Les routes, dégradées au point d’être impraticables par endroits, témoignent d’un enclavement ancien. « C’est intolérable », a dénoncé Marc Ona Essangui, devant des habitants habitués à voir leur canton relégué aux marges de la République.
Cet isolement ne date pas d’hier. À l’instar de nombreuses zones rurales du Woleu-Ntem, le canton NYÉ vit au rythme de promesses non tenues, dans un territoire où l’accès aux infrastructures reste précaire. La saison des pluies accentue encore cet enclavement, transformant chaque déplacement en épreuve logistique.

Un leader plus qu’un politicien
Militant chevronné, connu pour son combat en faveur de la transparence et de la protection de l’environnement, Marc Ona Essangui revendique une identité singulière dans le paysage politique gabonais. « Je suis un bâtisseur, pas un politicien », martèle-t-il, comme pour se distinguer des acteurs traditionnels dont il dénonce la rhétorique creuse.
Sa campagne repose sur un triptyque ( inclusivité, partage, dignité) qui se veut à la fois programme et boussole morale. Au canton NYÉ, ces valeurs ont pris corps dans un discours au ton grave, appelant les populations à un sursaut collectif pour « sortir du mauvais rêve » et mettre fin à « l’attente interminable » d’un développement promis mais sans cesse repoussé.

La stratégie de la proximité
À rebours des démonstrations massives, Marc Ona Essangui privilégie une campagne de terrain, rythmée par des échanges directs avec les habitants. Dans chaque village, il prend soin d’écouter les doléances avant de livrer son message. Cette méthode, éprouvante physiquement, conforte son image d’homme proche des réalités locales.
Au canton NYÉ, ce choix s’est traduit par une journée harassante : parti tôt le matin, son équipe n’a regagné le QG qu’aux environs d’une heure du matin. Une fatigue assumée, presque revendiquée, comme le prix d’un engagement sincère.

Une étape décisive dans le Woleu
Le département du Woleu, avec ses cinq cantons (Kye, Nye, Woleu, Bissok et Ellelem), est devenu un véritable baromètre politique du nord du pays. Dans cette arène exigeante, Marc Ona Essangui impose progressivement un ton et une cadence.
À Ellelem, plus qu’ailleurs, le contraste entre le délabrement des routes et l’ardeur du candidat a cristallisé l’image d’un leader acharné. Non pas un tribun de circonstance, mais un militant de longue date, qui entend traduire son combat pour la justice et la dignité dans l’action publique.
