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L’Agasa dans l’ombre du précipice : la décision unilatérale qui scelle son sort

Par Thomas René . Libreville, 04 juin 2024.
Garantir la sécurité alimentaire des populations, protéger la santé publique et réguler les circuits de production alimentaire : telles sont les missions fondamentales de l’Agence Gabonaise pour la Sécurité Alimentaire (AGASA). Pourtant, sous la direction de Jean Delor Biyoghe Bi Ntougou, cette institution semblerait dériver dangereusement de sa vocation première. Entre décisions controversées et incompréhensions managériales, le Directeur Général actuel donne l’impression de ramer à contre-courant des exigences de rigueur et de protection qui fondent l’existence même de cette agence, au risque de compromettre la confiance des citoyens dans un secteur vital pour la nation.

En effet, depuis plusieurs jours, des voix s’élèvent au sein de l’opinion publique pour s’interroger sur la conduite des missions de l’AGASA. À l’heure où le Gabon a entamé une transition vers une Cinquième République axée sur la responsabilité, l’intégrité et le service aux populations, certaines décisions de gestion semblent en décalage avec les attentes citoyennes et les principes de gouvernance attendus dans une institution aussi stratégique.

Une récente affaire vient en effet mettre en lumière de profondes tensions au sein de l’agence. Alors que le Directeur Général Adjoint avait ordonné, avec l’approbation implicite de l’opinion publique, la fermeture de plusieurs sites de production d’eau en sachet jugés insalubres, au grand bonheur des consommateurs, cette initiative salutaire a été brutalement remise en cause. Selon plusieurs sources, Jean Delor Biyoghe Bi Ntougou aurait ordonné leur réouverture sans conditions, une décision jugée incompréhensible et dangereuse au regard des enjeux sanitaires.

Les critiques ne portent pas seulement sur le fond des décisions, mais également sur la manière. L’attitude du Directeur Général envers son adjoint, considéré comme l’un des artisans de cette mesure de salubrité publique, interroge. Pour certains observateurs, cet épisode révèle une gestion autoritaire, centrée sur des considérations de hiérarchie et de pouvoir personnel, plutôt que sur l’objectif prioritaire de protéger la santé des Gabonais.

Dans un contexte où la population attend des institutions qu’elles soient irréprochables, la posture actuelle du Directeur Général de l’AGASA suscite un malaise grandissant. D’autant que cette agence, censée incarner une politique proactive de contrôle et de prévention, se retrouve au cœur d’une controverse illustrant un décalage manifeste entre son mandat et l’usage qui en est fait.

Loin de tout procès d’intention, cet épisode met en lumière l’importance pour les responsables publics de faire preuve de rigueur, de discernement et d’une compréhension claire des missions qui leur sont assignées. Face à la sensibilité du secteur alimentaire, où chaque décision peut avoir des conséquences directes sur la vie des citoyens, une telle dérive soulève des interrogations légitimes sur la gouvernance interne de l’AGASA.