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Justice : plainte collective de la société civile contre l’ancienne famille régnante et Cie

Libreville le 18 Mai 2024 Globe Infos. Si certains membres de l’ancienne famille – en dehors de Sylvia Bongo Ondimba et Nourredin Bongo Valentin, actuellement en détention préventive à la prison centrale de Libreville-, avaient encore le sommeil tranquille, après la chute de leur pouvoir, ils devraient désormais se raviser. Et pour cause ? La société civile (ROLBG, Copil Citoyen et ASCORIM) qui vient de se constituer partie civile, via une plainte contre Ali Bongo Ondimba, Nourredin Bongo Valentin, Sylvia Bongo Valentin, Léa Bongo Valentin et Gagan Gupta. L’annonce de cette plainte a été faite samedi 18 mai, au détour d’une conférence de presse organisée ladite société civile. Une action réfléchie, et pour laquelle la société civile entend aller au bout de sa logique.

Les motifs de la procédure judiciaire de la société civile contre ces membres de l’ancienne famille régnante : « corruption active ; corruption d’agents publics étrangers ; blanchiment des capitaux ; blanchiment du produit du crime ; détournement de deniers publics ; enrichissement illicite et criminalité financières en bandes organisées, associations de malfaiteurs et pillage ». D’autant que selon les membres de la société civile, par la voix de Georges Mpaga : « Ces individus appartenant au premier cercle du pouvoir déchu, ont activement participé à des détournements de fonds d’une ampleur sans précèdent au détriment du contribuable gabonais. Plusieurs milliards de dollars ont ainsi été frauduleusement soutirés du Trésor Public gabonais avec leurs différents complices nationaux et internationaux, les concernés ont contribué de façon maléfique à la destruction et au saccage des revenus du Gabon ».

La forte action entreprise par la société civile à l’endroit d’Ali Bongo Ondimba et plusieurs de ses proches, est que « la corruption est un cancer qui sape tous les efforts de développement. Elle est à l’origine de l’état désastreux de notre pays le Gabon durant plus de 5 décennies. Le pays a été victime d’une prédation sans commune mesure qui, au lieu de se développer, a sombré dans la misère, les inégalités et les injustices sociales qui se sont accrues ». Pire : « Durant les deux mandats d’Ali Bongo Ondimba entre 2009 et 2023, ce phénomène de corruption a connu une montée exponentielle avec le blanchiment des capitaux, les prises illégales d’intérêt, le pillage des entreprises publiques comme Gabon Oil Company, FGIS, la SEEG …etc. Ces oligarchies avaient pris le contrôle du pays sous la gouvernance d’Ali Bongo Ondimba, de son clan et du parti démocratique gabonais (PDG) », ont-ils indiqué davantage.

La société civile insiste que leur « plainte s’inscrit résolument dans l’engagement de la Société civile à aider le Gabon à recouvrer ses milliards de dollars détournés par les piliers de l’ancien régime et de leurs collaborateurs étrangers. Dans ce contexte, la Convention des Nations Unies contre la corruption ouvre des grandes perspectives et un grand champ de coopération judiciaire internationale, constituant une opportunité pour le Gabon dans sa lutte contre la corruption ». Mieux : « La Société Civile appelle les autorités de la Transition à coopérer avec elle pour une action commune, efficace en vue du recouvrement des avoirs détournés par les membres du régime déchu. Cette plainte est le début de cette coopération et des actions judiciaires qui seront élargi à l’échelle internationale notamment à Dubaï, Londres, Paris, Maroc, Singapour et l’Inde… ». Mieux encore, Georges Mpaga qui voient leur procédure confortée grâce aux « … les dernières révélations et les documents rendus publique révèlent l’ampleur de la machination et de la prise en otage des ressources publiques par le clan d’Ali Bongo Ondimba, Nourredin Bongo Valentin, Sylvia Bongo Valentin et leurs affiliés étrangers» promettent que «… tous les criminels financiers de l’ancien régime devront être traqués, leurs biens immobiliers et argent volés, restitués à l’Etat… ».

Ça craint donc pour les prévaricateurs du pouvoir déchu.

Kevin-aymard Lelengui