À travers une déclaration détaillée lu dans les locaux de la dite institution ce 11 juillet 2025 courant, le ministre de l’Intérieur réaffirme l’engagement du gouvernement à garantir un processus électoral transparent, inclusif et maîtrisé, dans un contexte post-transition délicat mais porteur d’espoir.

Par Thomas René – globe-infos.com
En effet, dans un contexte politique encore en reconstruction, où la confiance citoyenne est un chantier en constante consolidation, le Ministère de l’Intérieur, de la Sécurité et de la Décentralisation vient de poser un acte fort : clarifier, baliser et annoncer les grandes étapes du processus électoral devant conduire à l’élection des Députés, des Conseillers départementaux et municipaux, puis des Sénateurs. Une démarche saluée, tant elle semble répondre aux exigences d’un scrutin équitable, géré de manière autonome et structurée.
Un cap républicain assumé
La Transition, ouverte le 30 août 2023, s’est institutionnellement close avec la prestation de serment du président Brice Clotaire Oligui Nguema, le 3 mai 2025. Mais sur le terrain électoral, c’est maintenant que commence véritablement l’épreuve du feu pour les institutions. L’échéance du 27 septembre 2025 est plus qu’un rendez-vous électoral ; elle symbolise un nouveau contrat démocratique avec les Gabonais. Et c’est bien ce que semble vouloir inscrire dans les actes le ministre en charge de l’Intérieur.
Sa déclaration, prononcée ce 11 juillet à Libreville, sonne comme un appel à la mobilisation générale, mais surtout comme une démonstration de méthode et de transparence. Calendrier précis, étapes clairement annoncées, dispositifs législatifs déjà pris ou à venir… tout semble vouloir rassurer sur la volonté ferme de ne pas reproduire les erreurs du passé.
La CNOCER, clef de voûte du dispositif
Créée en vertu du Code électoral de janvier 2025, la CNOCER (Commission Nationale d’Organisation et de Coordination des Élections et du Référendum) a vu ses membres prêter serment devant la Cour constitutionnelle. Une formalité solennelle, mais essentielle pour poser les bases de la légitimité de l’institution. Son rôle transversal dans le pilotage des opérations électorales constitue l’un des piliers du dispositif, en lien étroit avec l’ACER, autre acteur de contrôle.
L’ambition affichée ? Séparer clairement les fonctions d’organisation, de supervision et de régulation du processus, pour instaurer une neutralité réelle et perçue par tous les acteurs, politiques comme citoyens.
Révision électorale, appel à la responsabilité collective
Autre signal fort : la révision de la liste électorale, démarrant le 14 juillet. Loin d’être une simple mise à jour administrative, cette opération s’inscrit dans une volonté manifeste d’inclusion démocratique. Primo-inscrits, changement de centres de vote, radiation des personnes décédées ou inéligibles… les enjeux sont aussi techniques que civiques.
Le gouvernement invite d’ailleurs les familles à signaler les décès et les jeunes déjà recensés à ne pas se réinscrire inutilement. Ce souci de rationalisation témoigne d’un effort inédit de clarté dans les procédures, souvent critiquées par le passé pour leur opacité.
ACER et commissions locales : vers une transparence renforcée
L’Autorité de Contrôle des Élections et du Référendum (ACER), renouvelée d’ici le 21 juillet, est l’autre bras régulateur du système. Le mode de sélection, les critères stricts d’éligibilité et la prestation de serment attendue sont autant de garde-fous pour préserver l’indépendance de cet organe.
La mise en place des commissions électorales locales, prévue d’ici le 26 juillet, parachève le dispositif. Leur déploiement, y compris à l’étranger, confirme l’intention d’impliquer toute la communauté nationale dans ce rendez-vous électoral historique.
Un calendrier dense, mais anticipé
Si la densité du calendrier peut inquiéter par moments, sa transparence est à saluer. Chaque étape, de la révision électorale aux déclarations de candidatures, en passant par les périodes de recours, est balisée.
Cette anticipation donne aux partis politiques, aux candidats indépendants et aux électeurs, le temps nécessaire pour s’organiser. Une planification qui tranche avec les improvisations d’antan, souvent dénoncées par les observateurs nationaux et internationaux.
Un engagement clair pour la crédibilité du scrutin
Dans un pays marqué par des décennies d’élections contestées ou entachées de suspicions, le ton du ministre de l’Intérieur est à la fois technique et solennel. Il n’élude pas la complexité du processus, mais invite tous les Gabonais – institutions, partis, citoyens – à faire bloc pour réussir cette étape déterminante.
En toile de fond, c’est la volonté de l’État de donner une nouvelle image à l’administration électorale qui transparaît : celle d’un arbitre républicain, plus qu’un simple acteur.
En définitive, un rendez-vous avec l’Histoire
Loin d’être un simple exercice de communication, cette déclaration du ministère de l’Intérieur est un véritable manifeste pour une gouvernance électorale rénovée. Elle propose un chemin clair, lisible, avec des mécanismes de contrôle, d’inclusion et de transparence. Le succès de cette entreprise dépendra bien sûr de l’adhésion collective, mais aussi de la rigueur avec laquelle ces engagements seront mis en œuvre.
Dans un Gabon en quête de renouveau, ce processus pourrait bien, s’il est tenu avec intégrité, faire école. Le rendez-vous est pris.