Categories A LA UNE

[Gabon] Subventions pétrolières : entre stabilité sociale et pression budgétaire

Oligui Nguéma choisit la paix sociale au prix de la rigueur budgétaire.

Par Piaco la plume de Globe infos

Libreville, 06 novembre 2025. En décidant de maintenir les subventions sur les produits pétroliers, le président Brice Clotaire Oligui Nguéma fait le choix de la stabilité sociale dans un contexte de transition politique encore fragile. Une mesure à forte portée symbolique, qui illustre l’arbitrage délicat entre prudence budgétaire et apaisement social dans le Gabon d’aujourd’hui.

Sosthène NGUEMA NGUEMA le ministre du pétrole et du gaz annonçant le choix de la stabilité sociale du gouvernement gabonais.

Un choix de stabilité

L’annonce du ministre du Pétrole et du Gaz, Sosthène Nguéma Nguéma, met fin aux rumeurs sur une suppression des subventions prévue pour le 1er janvier 2026. En repoussant cette réforme, le gouvernement évite une hausse estimée entre 15 % et 30 % des prix à la pompe, qui aurait pesé lourd sur le pouvoir d’achat des ménages et risqué de raviver les tensions sociales.

Dans un pays où le prix du carburant détermine celui du transport, de la production et des denrées de base, cette décision est perçue comme un geste de cohésion nationale. « C’est un choix de prudence dans une période de transition », analyse un économiste à Libreville.

Un coût budgétaire élevé

En 2024, près de 75 milliards de FCFA ont été mobilisés pour stabiliser les prix du gaz butane, du gasoil, de l’essence et du pétrole lampant. Ce mécanisme, vital pour des millions de foyers, pèse lourdement sur les finances publiques et limite la capacité de l’État à investir dans d’autres secteurs prioritaires.

Entre réforme différée et réalisme social

Prévue en septembre dernier, la réforme du secteur pétrolier visait à réduire progressivement l’intervention de l’État et à attirer des opérateurs privés. Son report traduit une approche de réalisme social, mais aussi le retard d’une transformation structurelle désormais inévitable.

Pour l’heure, Libreville assume son choix : dans le Gabon de la transition, la paix sociale prime sur l’austérité budgétaire.