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[Gabon] Second tour des élections : une démocratie en marche entre inclusion, calme et défis persistants

Par la rédaction. Libreville, 12 octobre 2025

Le second tour des élections au Gabon s’est tenu dans un climat globalement apaisé, marqué par une organisation rigoureuse et un engagement visible de la société civile. À travers les rapports conjoints du MOSC-Gabon, du MOSCET et de la Mission d’Observation Électorale (MOE), se dessine un tableau nuancé d’un scrutin techniquement maîtrisé mais encore perfectible sur plusieurs plans.

Une logistique électorale bien huilée

Dès l’ouverture des bureaux de vote, la quasi-totalité des structures électorales était pleinement opérationnelle. Selon les observateurs, 100 % des bureaux observés disposaient du matériel nécessaire et 96,6 % avaient l’ensemble des bulletins de vote dès les premières heures. Ces chiffres traduisent un effort manifeste de préparation et de coordination de la part de l’administration électorale, qui semble avoir tiré les leçons des précédents scrutins souvent entachés de retards logistiques.

Accessibilité et inclusivité : des progrès notables mais inégaux

L’un des points forts de ce scrutin réside dans l’accessibilité accrue pour les personnes à mobilité réduite, assurée dans 93,1 % des bureaux de vote observés. Une donnée encourageante, qui témoigne d’une prise de conscience progressive de l’importance de l’inclusion dans la participation citoyenne. Toutefois, 0,07 % des centres demeurent encore inaccessibles, un chiffre marginal mais symboliquement significatif dans une élection qui se veut représentative et inclusive.

Une atmosphère apaisée, gage de crédibilité

Les observateurs relèvent une atmosphère calme et propice au vote dans 98,4 % des bureaux observés. Malgré une participation initialement faible, le scrutin s’est déroulé sans heurts majeurs, avec seulement 3,1 % d’incidents mineurs signalés, principalement liés à des restrictions d’accès pour certains observateurs et à quelques cas isolés de propagande électorale à l’intérieur des centres.
Ce climat de sérénité, salué par la mission conjointe, constitue un indicateur fort de maturité démocratique, renforçant la crédibilité du processus électoral.

Représentation équitable et respect des procédures

Les données recueillies montrent que tous les candidats étaient représentés dans les bureaux de vote, avec une présence dominante du parti UDB, suivi du PDG et d’autres formations politiques. Dans 95 % des bureaux observés, les procédures électorales ont été correctement respectées, confirmant une volonté institutionnelle de garantir la régularité du scrutin.

La société civile, pilier d’une démocratie en construction

Le rôle actif du MOSC-Gabon et du MOSCET illustre la montée en puissance d’une société civile gabonaise consciente de son rôle dans l’épanouissement démocratique. Leur engagement pour la transparence et le civisme a permis de renforcer la confiance des citoyens dans le processus électoral. En encourageant les électeurs, les candidats et l’administration à maintenir un climat apaisé et responsable, les observateurs ont contribué à créer les conditions d’une élection crédible et pacifique.

Un rendez-vous décisif pour la consolidation démocratique

Au-delà des chiffres, ce second tour incarne une responsabilité collective envers l’avenir du Gabon. La conférence de presse de clôture, prévue, devrait offrir une synthèse complète des observations et formuler des recommandations pour perfectionner les prochaines étapes électorales. Une seconde déclaration est également attendue ce dimanche à 11h45, afin de livrer une analyse approfondie des résultats et du déroulement du scrutin.

Vers un Gabon plus inclusif et démocratique

En définitive, si des défis subsistent, notamment en matière d’accès universel et de libre observation, les signaux envoyés par ce scrutin restent majoritairement positifs. La tranquillité observée, la préparation logistique et la participation vigilante de la société civile traduisent un mouvement de fond vers une démocratie plus mûre.

À la tombée du jour, un espoir lucide mais réel demeure : celui d’un processus électoral toujours plus transparent, inclusif et respectueux de la volonté populaire. Dans un contexte régional où les transitions politiques s’accompagnent souvent de tensions, le Gabon semble tracer, lentement mais sûrement, le chemin d’une démocratie apaisée et crédible.