Par la rédaction Globe infos. Déterminé à redorer le blason de l’emploi dans le secteur pétrolier, le gouvernement gabonais a mis un coup d’accélérateur dans sa politique de “gabonisation” des emplois dans le secteur pétrolier. Sous la houlette des ministres Sosthène Nguema Nguema et Patrick Barbera Isaac, une rencontre avec les partenaires sociaux a marqué un tournant décisif vers une réforme ambitieuse : harmoniser les salaires, stabiliser les contrats et restaurer la dignité des travailleurs locaux du pétrole.

Un front commun pour rééquilibrer le secteur pétrolier
Ce Mardi, 21 octobre 2025, restera gravé dans la mémoire collective nationale au Gabon car, Libreville a abrité ce jour, une importante séance de travail entre le ministre du Pétrole et du Gaz, Sosthène Nguema Nguema, son homologue du Travail, Patrick Barbera Isaac, ainsi que les représentants de l’Organisation nationale des employés du pétrole (ONEP) et de l’Union pétrolière gabonaise (UPEGA).
Au centre des discussions : la « gabonisation » des postes, l’harmonisation des conditions de travail et la réduction des écarts de traitement entre travailleurs gabonais et expatriés.

Cette rencontre s’inscrit dans la volonté affirmée du Chef de l’État, Brice Clotaire Oligui Nguema, de restaurer la souveraineté économique du pays et de replacer le capital humain national au cœur de la stratégie de croissance.
“Il est temps de mettre un terme aux pratiques qui fragilisent nos travailleurs. Le secteur pétrolier doit redevenir un moteur d’équité, de dignité et de compétence nationale”, a déclaré Sosthène Nguema Nguema.

Fin des contrats précaires et harmonisation salariale
L’un des points les plus sensibles abordés lors de cette rencontre concerne la durée et la nature des contrats de travail dans ce secteur. Le ministre a condamné la pratique devenue courante des contrats mensuels renouvelables, une situation jugée “précaire et contraire à la stabilité professionnelle”.
Le gouvernement exige désormais leur suppression pure et simple. Objectif : garantir aux employés des conditions de travail conformes aux standards légaux et à la décence économique attendue dans un secteur aussi stratégique.

L’harmonisation salariale entre personnels nationaux et expatriés figure également parmi les priorités. Les écarts de rémunération, souvent disproportionnés, devront être revus à la lumière d’un audit social global que les deux ministères entendent conduire conjointement avec les partenaires sociaux.
ONEP et UPEGA en phase avec la réforme
Les représentants de l’ONEP et de l’UPEGA ont salué la démarche gouvernementale, la qualifiant de “nécessaire et courageuse”. Ils ont réaffirmé leur engagement à accompagner le processus de réformes, tout en plaidant pour un dialogue social permanent et structuré.
Les deux organisations ont également insisté sur la nécessité de résorber les arriérés financiers et de renforcer la formation technique des travailleurs gabonais pour favoriser une véritable montée en compétences.

Une mission d’inspection dans l’Ogooué-Maritime
Dans la continuité de cette rencontre, une mission d’inspection et de contrôle sera déployée dès le mois de novembre dans la province de l’Ogooué-Maritime, principal bassin pétrolier du pays.
Cette opération conjointe des ministères du Pétrole et du Travail permettra d’évaluer les pratiques des entreprises, de vérifier la conformité de leurs contrats et de dresser un état des lieux exhaustif de la situation sociale dans le secteur.
Les conclusions de cette mission serviront de base à la mise en place d’un “canevas national de gouvernance pétrolière”, une feuille de route visant à garantir l’équité, la transparence et la stabilité du marché du travail.
Vers un modèle pétrolier gabonais durable
Cette initiative s’inscrit dans la vision du Chef de l’État d’un Gabon souverain, équitable et tourné vers le plein emploi. La “bataille de la dignité” engagée par le gouvernement n’est pas qu’un slogan : elle traduit une volonté de refonder la relation entre l’État, les entreprises et les travailleurs.

Si elle est menée avec rigueur, cette réforme pourrait transformer le secteur pétrolier gabonais en modèle régional de gouvernance économique et sociale d’un secteur où compétence nationale, transparence salariale et stabilité contractuelle deviennent les nouveaux piliers de la performance.