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Gabon : Mme Mbazoghe Lola en première ligne pour remettre de l’ordre dans la médecine traditionnelle

Par Piaco la plume de Globe infos.

Déterminée, méthodique et profondément engagée, Mme Mbazoghe Lola, responsable du service de la médecine traditionnelle au ministère de la Santé, poursuit sa mission de régularisation d’un secteur longtemps laissé aux marges institutionnelles. Ce jeudi 4 décembre à Nzeng-Ayong, elle est allée à la rencontre des tradipraticiens pour leur présenter les textes qui doivent redéfinir leur métier. Une démarche de terrain, patiente et stratégique, portée par la volonté de donner enfin à cette médecine essentielle la reconnaissance et le cadre légal qu’elle mérite.

Mbazoghe Lola, responsable du service de la médecine traditionnelle au ministère de la Santé

À Nzeng-Ayong, l’État rapproche les tradipraticiens de la loi

Nzeng-Ayong, 4 décembre 2025. Dans une ambiance à la fois studieuse et solennelle, le domicile de Mme Obono Essono Pureté Jolie, présidente de l’ONG Assam, s’est transformé ce jeudi en un véritable forum de réflexion sur l’avenir de la médecine traditionnelle gabonaise. Au centre de cette rencontre : Mme Mbazoghe Lola, responsable du service de la médecine traditionnelle au ministère de la Santé, venue présenter les textes législatifs qui doivent structurer ce secteur longtemps resté en marge.

Mme Obono Essono Pureté Jolie. La présidente de l’ONG Assam

Une rencontre à forte valeur symbolique

Après une introduction protocolaire assurée par Me Nkoulou Meye Théophile, maître de cérémonie, la présidente de l’ONG Assam a planté le décor. « Cet après-midi, nous recevons la responsable du ministère de la Santé chargée de la médecine traditionnelle. Le but ? Nous édifier sur les objectifs, les modalités, et surtout la nécessité d’être en conformité avec la loi », a déclaré Mme Obono Essono Pureté Jolie.

La présidente se dit « satisfaite » des échanges, malgré quelques absences : « L’essentiel est là. La rencontre s’est très bien déroulée », confie-t-elle.

Les membres de l’ONG Assam

Quatre propositions de loi pour refonder un secteur essentiel

Face aux membres de l’ONG Assam et à plusieurs organisations affiliées, Mme Mbazoghe Lola est venue présenter les quatre propositions de loi — 91, 92, 93 et 94 — destinées à encadrer l’exercice de la médecine traditionnelle en République gabonaise.

Mme Mbazoghe s’adressant aux tradipraticiens

« Il n’était pas question d’imposer quoi que ce soit. Lors de nos retrouvailles en début d’année, nous avons procédé au recensement des praticiens. Il était maintenant important de revenir vers eux avec les textes proposés par les autorités afin qu’ils puissent les étudier et les amender », explique-t-elle.

Cette démarche participative vise à intégrer l’expertise et les réalités du terrain, souvent méconnues de l’administration centrale.

Une vue de l’assistance

Un travail amorcé de longue date

La responsable du ministère rappelle que les visites effectuées « dans le milieu naturel » des tradipraticiens plus tôt dans l’année avaient permis d’établir un diagnostic précis.

« Le dernier recensement datait de 2016. Neuf ans plus tard, il était indispensable de mettre à jour le fichier national. » Résultat : un engouement marqué. « On sent que les tradipraticiens tiennent à la régularisation de leur situation. Ils attendent que les plus hautes autorités entendent leurs besoins. »

Selon elle, la médecine traditionnelle, encore « faussement ignorée », joue un rôle essentiel dans la prise en charge de nombreux Gabonais.

Mme Mbazoghe remettant les propositions de loi à Mme Obono Essono pureté jolie

Des attentes tournées vers les autorités

En conclusion, Mme Mbazoghe Lola a lancé un double appel :
— aux autorités, pour qu’elles accélèrent la formalisation du secteur ;
— aux tradipraticiens, pour qu’ils poursuivent leurs démarches d’identification : « Que ceux qui ne sont pas encore enregistrés se rapprochent du ministère de la Santé. »

Vers un secteur mieux encadré

Satisfaits de la clarté des échanges, les tradipraticiens ont convenu de se retrouver dans les jours à venir pour étudier en profondeur les documents remis et proposer des amendements. Une étape cruciale avant la séance de travail officielle qui doit, à terme, conduire à l’adoption des lois souhaitées par les plus hautes autorités du pays.

La rencontre s’est achevée autour d’un cocktail offert pour la circonstance, signe d’une volonté partagée d’avancer sereinement vers une structuration durable de la médecine traditionnelle au Gabon.