Par la rédaction de Globe infos.
Libreville, 12 octobre 2025. Le Gabon a bouclé ce week-end le second tour de ses élections législatives et locales dans un climat d’apaisement et de relative transparence, selon les conclusions préliminaires de la Coordination nationale des observateurs électoraux. Malgré quelques insuffisances logistiques et une participation en recul, le scrutin du 11 octobre 2025 confirme la progression d’une culture électorale plus sereine et mieux encadrée dans le pays.

Un scrutin techniquement bien organisé
Avec 94,9 % des bureaux de vote ouverts à l’heure et 99 % disposant de tout le matériel nécessaire, la journée électorale s’est déroulée dans des conditions globalement satisfaisantes. Financé et soutenu par l’Union européenne, le dispositif d’observation nationale a mobilisé 266 observateurs issus d’un consortium d’organisations de la société civile, déployés sur l’ensemble du territoire.
Leur présence a permis une couverture significative : 56 bureaux observés à l’ouverture et à la fermeture, et plus de 400 suivis tout au long de la journée. Ce maillage, inédit à cette échelle, a contribué à renforcer la crédibilité du processus et la transparence des opérations.
Des opérations de vote apaisées et inclusives
Le climat général du scrutin a été décrit comme « calme et ordonné » dans 96,3 % des bureaux visités. Les procédures de vérification des électeurs ont été correctement appliquées dans 99,3 % des cas, et la disponibilité du matériel électoral n’a souffert d’aucune carence majeure.
Sur le plan politique, la représentativité des partis a été jugée équilibrée, avec une forte présence de l’Union pour la Démocratie et le Progrès (UDP), du Parti Démocratique Gabonais (PDG), de l’Union Nationale (UN) et du RPM. Ce pluralisme visible dans les bureaux de vote traduit une recomposition lente mais tangible du paysage partisan gabonais.
Néanmoins, certains points faibles persistent : le manque d’aménagements pour les personnes à mobilité réduite reste une limite récurrente, témoignant d’un déficit d’inclusivité dans l’organisation matérielle du vote.
Des incidents mineurs, sans impact sur la crédibilité
Quelques perturbations isolées ont été rapportées, notamment à Cournon 2 et Mongo, où des interruptions temporaires ont été constatées. Ces incidents n’ont toutefois pas remis en cause la sincérité ni la transparence du scrutin.
Le dépouillement s’est globalement déroulé dans la transparence : 97,1 % des bureaux ont entamé cette phase dans les délais, en présence des représentants des partis, dont 91,4 % ont reçu copie du procès-verbal. Les résultats ont été annoncés publiquement dans 97,1 % des cas et affichés à l’extérieur dans 92,9 %, respectant ainsi les exigences du Code électoral.
Une participation en berne
Si la logistique et le climat politique apparaissent maîtrisés, la baisse notable de la participation constitue le principal signal d’alerte de ce scrutin. Après un premier tour marqué par un certain engouement populaire, le second tour a manifestement souffert d’un désintérêt croissant des électeurs.
Cette démobilisation pourrait s’expliquer par la fatigue électorale après plusieurs scrutins rapprochés, mais aussi par un sentiment diffus d’inévitabilité des résultats dans certaines circonscriptions. Elle rappelle que la consolidation démocratique ne repose pas uniquement sur la régularité des procédures, mais aussi sur la confiance des citoyens dans la portée de leur vote.
Une étape vers la maturité démocratique
Malgré ces réserves, le tableau d’ensemble reste positif. La mission d’observation salue la discipline des électeurs, la courtoisie des agents électoraux et la volonté de transparence des autorités locales.
Pour l’Union européenne, partenaire technique et financier de cette observation, ces élections constituent « un pas supplémentaire vers le renforcement de la gouvernance électorale au Gabon ».
À l’heure où le pays cherche à stabiliser son système politique après des années de réformes institutionnelles, ce scrutin de 2025 apparaît comme un test de maturité démocratique : imparfait, certes, mais de plus en plus maîtrisé et apaisé.