23 juin : Marinette Engonga Mve Ebang plaide pour la reconnaissance du mariage coutumier au Gabon

Par Thomas René. Libreville, 23 Juin 2025.

À l’occasion de la Journée internationale de la Veuve et de l’Orphelin, célébrée chaque 23 juin, Marinette Engonga Mve Ebang, promotrice de l’ONG RAFPRO-VIE, tire une fois de plus la sonnette d’alarme sur l’injustice que subissent de nombreuses femmes au Gabon après le décès de leur conjoint. En l’absence de reconnaissance du mariage coutumier, des milliers de veuves sont privées de leurs droits les plus élémentaires. Dans un plaidoyer émouvant et engagé, la militante appelle les autorités à légiférer d’urgence pour réparer une blessure juridique et sociale trop longtemps ignorée.

En effet, pour cette journée internationale dédiée à la Veuve et à l’Orphelin, l’ONG RAFPRO-VIE (Réseau Africain des Femmes pour la Protection de la Vie) a tenu à renouveler, avec force et conviction, son engagement en faveur de la dignité et des droits des femmes veuves et des orphelins au Gabon. À la tête de cette mobilisation citoyenne, Marinette Engonga Mve Ebang, promotrice de l’organisation, appelle les autorités à accélérer la codification et la reconnaissance légale du mariage coutumier, encore ignoré dans le corpus juridique gabonais.
« Le 23 juin est une journée décrétée par les Nations Unies pour célébrer la résilience des veuves et des orphelins, mais aussi pour remettre au centre du débat public les injustices qu’ils continuent de subir », a déclaré Mme Engonga Mve Ebang. « En Afrique, et particulièrement au Gabon, le non-reconnaissance du mariage coutumier prive de nombreuses femmes de leurs droits après le décès de leur conjoint. »

Des droits en suspens, une lutte constante

Dans son plaidoyer, Mme Engonga souligne que les femmes non légalement mariées bien qu’unies coutumièrement sont souvent écartées des processus de succession. Elles perdent alors toute possibilité de bénéficier des biens ou pensions de leur défunt époux, ce qui impacte directement leurs enfants. Or, si les textes ont évolué, garantissant certains droits successoraux aux enfants, la mère, quant à elle, demeure souvent dans une position d’usufruitière sans protection juridique solide, surtout en l’absence de mariage civil.
Ce vide juridique laisse de nombreuses femmes dans la précarité et fragilise l’avenir des orphelins, qu’elles continuent pourtant d’élever dans des conditions difficiles, parfois sans soutien. « Ce que nous réclamons, c’est une justice équitable pour ces mères, ces protectrices de la vie, qui, malgré les épreuves, demeurent les piliers silencieux de notre société », insiste-t-elle.

Un leadership au service des plus vulnérables

Depuis plusieurs années, Marinette Engonga Mve Ebang s’impose comme l’une des voix les plus écoutées du combat pour la dignité des femmes africaines. À travers l’ONG RAFPRO-VIE, elle porte un plaidoyer structuré et constant en faveur des droits humains, notamment celui des femmes en situation de veuvage et des orphelins. Son leadership s’illustre non seulement dans la dénonciation des injustices, mais également dans l’accompagnement concret des femmes victimes d’exclusion, de marginalisation ou de spoliation.
Son combat, loin d’être idéologique, est profondément enraciné dans la réalité sociale gabonaise, où elle travaille sans relâche à sensibiliser, former et soutenir les femmes. Sous sa direction, RAFPRO-VIE promeut une approche inclusive, humaine et structurée du développement social.

Un appel aux autorités et à la société civile

À l’occasion de cette journée symbolique, Mme Engonga Mve Ebang exhorte le gouvernement gabonais à rouvrir le dossier sensible du mariage coutumier, et à l’intégrer dans le droit positif national, afin de protéger efficacement les veuves et les orphelins.
« Nous lançons un appel sincère aux décideurs, aux législateurs, aux juristes, mais aussi à l’ensemble de la société civile. Ne laissons pas ces femmes seules face à l’injustice. Leur combat est le nôtre. Leur dignité est le reflet de notre humanité », conclut-elle.

À propos de RAFPRO-VIE

Le Réseau Africain des Femmes pour la Protection de la Vie (RAFPRO-VIE) est une organisation engagée dans la promotion des droits de la femme africaine. Elle milite pour la justice sociale, l’équité juridique, et la reconnaissance du rôle essentiel de la femme dans la construction de sociétés stables et prospères. Son objectif fondamental : valoriser les combats quotidiens de la femme africaine et œuvrer pour une meilleure protection des veuves et des orphelins.