Depuis le ministère de l’Intérieur, Hermann Immongault trace les lignes d’un scrutin qu’il veut transparent et apaisé, malgré les défis.
Par Thomas René
Libreville, 15 septembre 2025. Jamais la scène politique gabonaise n’aura été aussi animée. C’est à la faveur d’une conférence de presse ce samedi à Libreville, que le ministre de l’Intérieur, Hermann Immongault, dans une posture d’assumer et rassurer l’opinion publique, a annoncé devant la presse que 18 000 Gabonais se sont portés candidats aux élections législatives et locales jumelées prévues pour le 27 septembre (1er tour) et le 11 octobre (2e tour).

Une étape décisive de la transition
« Le 27 septembre ne sera pas seulement un jour de vote ; il sera l’illustration éclatante de la maturité démocratique de notre Nation et le témoignage vivant de la responsabilité collective des Gabonaises et des Gabonais », a martelé le ministre.
Ces scrutins, les premiers depuis la chute du régime Bongo le 30 août 2023, marqueront la fin de la transition politique et l’entrée du pays dans une nouvelle ère institutionnelle.
Des législatives inédites
Au total, 1 600 candidats (titulaires et suppléants) se disputent les 145 sièges de députés de l’Assemblée nationale. Pour la première fois, la diaspora gabonaise sera représentée avec deux sièges réservés : un pour les résidents en Afrique, un autre pour ceux installés hors du continent.
Un raz-de-marée aux locales
La compétition est tout aussi intense au niveau local : 17 000 candidats briguent un mandat de conseiller municipal ou départemental. Ces élus, choisis au suffrage direct, auront la lourde responsabilité de désigner par la suite les maires, les présidents des conseils départementaux et les sénateurs.

Entre indépendants et grands partis
Si plus de 105 partis politiques sont recensés, seul vingt (20 ) ont présenté des candidats. La majorité des prétendants se lancent donc en indépendants, confirmant une tendance forte depuis la transition.
Transparence et observation
Afin de relever le défi de la crédibilité du processus, 1 500 observateurs nationaux et internationaux ont été accrédités. Le ministre a assuré que le dépouillement se fera en présence des observateurs et de la presse, dans un souci de transparence et de confiance. Une innovation qui vaut son pesant d’or.
» je reconnais qu’il y a eu des erreurs à un moment donné du processus de dépôt des candidatures, mais celà ne peut pas remettre en cause le travail acharné de mes équipes. Jamais une élection a suscité autant d’engouement. Par moment il a fallu se remettre à la justice pour arbitrage. Tout cela n’a pas été facile mais nous y sommes. Les élections auront belle et bien lieu dans un climat apaisé et transparent. Toutes les dispositions nécessaires ont été prises pour. » A rassuré Hermann Immongault, répondant à une question sur la transparence électorale l’un des plus grands défis de ce scrutin
Un moment charnière
Ces élections jumelées, qui combinent à la fois l’avenir de l’Assemblée nationale et celui des institutions locales, cristallisent toutes les attentes. Pour les Gabonais, il s’agit d’un rendez-vous avec l’histoire à ne pas manquer : celui de refermer définitivement la page de la transition et de tracer les contours de la Cinquième République voulue par le pouvoir de Libreville.