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ÉDITORIAL | PK5 – Quand l’eau cesse enfin d’être un luxe

Par Thomas René Libreville, 16 juin 2025.

Il y a des jours où l’histoire cesse d’être une suite de promesses ajournées pour devenir une réalité tangible, presque miraculeuse. Ce lundi 16 juin 2025, Libreville entre dans cette histoire avec l’inauguration de la station de pompage d’eau potable du PK5 par le Président de la République, Brice Clotaire OLIGUI NGUEMA. Un geste hautement symbolique, mais surtout porteur d’espoir concret pour des milliers de familles longtemps livrées à la soif et à l’attente.

Pendant des années, dans les quartiers périphériques de la capitale, l’eau a été tout sauf un droit acquis. File d’attente devant les bornes-fontaines, bidons jaunes empilés dans les ruelles, enfants réveillés à l’aube pour aller puiser au puits ou chez un voisin mieux loti… La galère était quotidienne. Et à cette souffrance silencieuse s’ajoutaient les maladies hydriques, la précarité sanitaire, la fatigue morale d’un peuple abandonné face à un besoin aussi élémentaire que vital.

Le PK5, emblématique de cette réalité, a longtemps été le théâtre de cette détresse urbaine. Là où couler de l’eau était devenu un luxe, un combat de chaque jour.

Aujourd’hui, cette page se tourne. Grâce au Programme Intégré pour l’Alimentation en Eau Potable et l’Assainissement du Grand Libreville (PIEAPAL), le pays inaugure une infrastructure majeure, pensée pour rompre avec la résignation. Cette station de pompage moderne n’est pas un simple ouvrage technique : elle est une victoire sociale, un acte de justice, une traduction fidèle de la vision présidentielle d’équité, de dignité et de mieux-être.

Le Ministre de l’Accès Universel à l’Eau et à l’Énergie, Philippe TONANGOYE, le rappellera avec justesse : offrir l’eau potable à tous, ce n’est pas une faveur, c’est un devoir républicain. Et avec cette avancée, l’État montre qu’il peut encore se tenir debout là où il a longtemps plié.

Le plus grand mérite de cette réalisation n’est donc pas tant dans ses chiffres ou ses capacités techniques. Il est dans ce qu’elle change dans la vie réelle des gens. Finies les semaines sans goutte aux robinets. Finies les angoisses de contamination. Place à une eau qui coule, claire et constante, dans les foyers de PK5, de Nzeng-Ayong, de Sotega, de Lalala et bien au-delà.

Ce moment n’est pas une fin. Il est un début. Celui d’une nouvelle relation entre l’État et ses citoyens, fondée sur la confiance restaurée, l’action visible, et la dignité retrouvée. Ce 16 juin, le Gabon ne se contente pas d’inaugurer une station de pompage : il réinaugure un contrat social.