Entre fermeté de l’État et rappel à la loi, la dignité des Gabonais devient non négociable

Par Thomas René
Le 9 septembre 2025, dans la salle de réunion du ministère du Pétrole et du Gaz, Libreville a été le théâtre d’un moment charnière. Autour de la table : le gouvernement gabonais, l’Organisation nationale des employés du pétrole (Onep), le patronat, l’Union pétrolière du Gabon (UPGA), le syndicat des compagnies pétrolières, le CEPAP et la Commission de dialogue social. Tous réunis pour une rencontre qui fera date : mettre fin, une bonne fois pour toutes, à la précarité et à l’exploitation dans un secteur vital pour l’économie nationale.

Le ton était donné : offensif, ferme, sans équivoque. L’Onep est sorti ému de cette réunion marquée par des annonces fortes. Le patronat, lui, a affiché son malaise, conscient que les accommodements d’hier n’ont plus leur place. Car une ligne rouge a été tracée : la dignité des travailleurs gabonais n’est plus négociable.
Longtemps gangrené par des pratiques d’un autre âge, le secteur pétrolier gabonais entre dans une nouvelle ère. Sous l’impulsion conjointe du ministère du Pétrole et du Gaz et de celui du Travail, les règles changent. Fini la précarité. Fini l’exploitation. Fini l’impunité.

Les sous-traitants qui sous-payaient les travailleurs gabonais en violation de la loi 20 sur la précarité de l’emploi sont désormais dans le viseur. Les employeurs qui abusaient de la main-d’œuvre étrangère, bafouant les décrets 162 et 150 sur les quotas légaux, devront rendre des comptes. Quant à ceux qui ignoraient l’arrêté 262 sur la récupération sur site, ils devront s’y conformer. Sans délai.

« La dignité des Gabonais ne se négocie plus », a martelé le ministre du Pétrole, Sosthène Nguema Nguema, épaulé par son homologue du Travail. Les clauses du dernier procès-verbal social ? Elles n’ont plus valeur que de souvenirs. Place désormais à la loi, toute la loi, rien que la loi.
Cette fermeté trouve son écho au sommet de l’État. Brice Clotaire Oligui Nguema, président de la République, chef de l’État, l’avait annoncé dès son accession au pouvoir : restaurer la dignité des Gabonais. Dans le secteur pétrolier, cette promesse prend aujourd’hui une dimension concrète. Octobre marquera l’évaluation des mesures. Décembre fixera la ligne d’arrivée, la date butoir de leur application totale.

Désormais, les salaires des travailleurs gabonais devront être alignés sur ceux des employés directement recrutés pour les mêmes tâches. Désormais, les lois sociales ne sont plus des options, mais des obligations. Désormais, la complicité entre certains employeurs et sous-traitants véreux appartient au passé.
Le message est clair : le Gabon change de rythme. Le secteur pétrolier aussi. Et cette fois, la dignité des travailleurs devient la pierre angulaire d’un modèle économique qui veut tourner la page de l’injustice sociale.
