« Les informations contenues dans cet éditorial sont issues d’un communiqué officiel transmis par le service communication du Ministère de l’Intérieur, de la Sécurité et de la Décentralisation. »
Par Thomas René. Libreville le 18 juin 2025
Il est des silences qui durent une génération. Il en est aussi des promesses trop longtemps laissées aux marges des priorités politiques. Mais ce 17 juin 2025, une ère nouvelle s’est amorcée, résonnant comme un tambour de réveil pour une nation trop longtemps assoupie dans les brumes du centralisme. En ouvrant la première réunion de la Commission Nationale de la Décentralisation (CND), le Président de la République, Chef de l’État, Chef du Gouvernement, Son Excellence Brice Clotaire OLIGUI NGUEMA, a donné le ton d’une gouvernance réformée, réconciliée avec les territoires et déterminée à faire de la décentralisation un instrument réel de développement.

Il ne s’agit plus de discours en boucle ou de slogans rhétoriques. Il s’agit d’une volonté politique affirmée, mûrie et orchestrée par un leadership qui entend arrimer le Gabon aux standards modernes de la gestion publique. Cela fait 29 ans que le pays attendait cette impulsion. Un quart de siècle de tergiversations, d’annonces sans lendemain et d’un État omniprésent mais étrangement lointain pour ses citoyens. Aujourd’hui, les fondations d’une République déconcentrée, participative et inclusive commencent à prendre forme.

Le chantier ouvert par la réunion de la CND n’est pas un simple exercice bureaucratique. Il symbolise le passage d’un système figé à une dynamique de responsabilité partagée. Les douze mesures examinées par les ministères concernés, couvrant le transfert de compétences vers les collectivités locales, sont autant de pierres fondatrices d’une architecture de proximité.

L’engagement personnel du Chef de l’État à présider lui-même cette commission, loin d’un simple geste protocolaire, sonne comme un acte d’autorité morale et républicaine. Il ne délègue pas sa vision, il la porte. Il ne délègue pas son ambition, il l’incarne. Il ne parle pas de réforme, il la pilote.

C’est également un retour à la mémoire vive que représente la présence de Zacharie Myboto, figure politique d’expérience et invité spécial du Président. Par sa voix, c’est tout un pan de l’histoire administrative gabonaise qui est venu éclairer le futur. Son ouvrage sur la décentralisation, longuement cité, fait aujourd’hui écho à une volonté de rupture avec le passé.

L’époque du laxisme administratif semble bel et bien révolue. À l’heure où les débats se focalisent sur le transfert des ressources humaines — nerf de la guerre d’une décentralisation efficiente — le Gabon affirme qu’il ne veut plus d’un État monolithique, mais d’un État en réseau, à l’écoute de ses citoyens, gouverné par ses territoires autant que par ses institutions centrales.
Reste à traduire cette promesse en actes. La décentralisation ne se décrète pas, elle se construit. Elle ne se rêve pas, elle se finance, s’organise, s’évalue. Le recrutement du directoire du Fonds de Péréquation des Collectivités locales constitue d’ailleurs un test grandeur nature. Pour que l’égalité territoriale cesse d’être un mirage, il faudra que ce fonds devienne un levier, non une vitrine.

Ainsi, dans un monde où les peuples exigent plus de justice territoriale et de participation citoyenne, le Gabon s’engage, par cette réforme, dans un chemin à la fois exigeant et porteur. La décentralisation, longtemps figée comme une statue oubliée dans un jardin institutionnel en friche, se réanime sous les coups de burin d’une gouvernance renouvelée.

Brice Clotaire OLIGUI NGUEMA, en lançant les travaux de la CND, n’a pas seulement enclenché une réforme : il a enclenché une renaissance. Le Gabon ne se réforme plus par touches. Il se redessine, en profondeur. À l’encre de la volonté, sur le parchemin d’un peuple qui n’attendait que cela : qu’on lui fasse confiance.