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ÉDITORIAL – Diplomatie gabonaise : Ankara comme tremplin, le monde comme horizon

Par Thomas René.

Ankara, 31 juillet 2025. Une date, une capitale, un symbole. Le Président Brice Clotaire Oligui Nguema achève une séquence diplomatique intense, entamée à Libreville et portée jusqu’au cœur de la Turquie. Entre rencontres bilatérales, hommages diplomatiques, partenariats économiques et proximité humaine, le Gabon réaffirme son ambition de jouer, pleinement et dignement, son rôle sur l’échiquier régional et international.

Reçu avec tous les honneurs par son homologue Recep Tayyip Erdoğan, le Chef de l’État gabonais n’a pas simplement honoré une visite d’État : il a ancré le Gabon dans une coopération stratégique, concrète et tournée vers l’avenir. Huit protocoles d’accord signés. Des secteurs cruciaux ciblés énergie, hydrocarbures, mines, éducation, santé militaire, enseignement technique, affaires économiques. Ce n’est pas un catalogue, c’est une feuille de route. Une architecture de coopération réfléchie, équilibrée, porteuse de transformation.

Le discours du Président, devant un parterre d’investisseurs turcs et aux côtés de son hôte, a été sans ambiguïté. Il ne s’agit pas de tendre la main au nom du besoin, mais de la tendre au nom d’une vision. Le Gabon se veut ouvert, mais exigeant. Il aspire à une coopération gagnant-gagnant, fondée sur le respect des intérêts mutuels, le transfert de compétences, la création de valeur partagée. Cette maturité politique redéfinit les contours de la diplomatie gabonaise : elle devient outil de développement, catalyseur de souveraineté, levier d’influence.

Mais Ankara ne fut pas un point de départ. Elle fut l’aboutissement logique d’une dynamique déjà en cours, amorcée quelques jours plus tôt à Libreville. La distinction honorifique décernée à l’ambassadeur d’Espagne, les audiences présidentielles avec les émissaires du Congo-Brazzaville et de la Guinée équatoriale, témoignent d’un repositionnement stratégique : le Gabon ne subit plus les agendas diplomatiques, il les écrit. Il valorise ses partenaires historiques tout en diversifiant ses alliances. Il renforce sa place en Afrique centrale tout en s’ouvrant à de nouveaux pôles d’influence.

Ce crescendo diplomatique, pensé et structuré, trouve son écho dans une démarche résolument humaniste. À Ankara, le Président Oligui Nguema a rencontré la diaspora gabonaise, l’a écoutée, rassurée, impliquée. Il s’est aussi recueilli au Mausolée d’Atatürk, dans un geste de mémoire et d’inspiration. Comme pour dire que toute vision moderne puise sa force dans l’histoire et le respect des valeurs fondatrices. L’identité nationale, l’unité du peuple, le devoir de mémoire : autant de fils conducteurs d’une diplomatie qui ne se limite pas aux salons feutrés du pouvoir.

C’est dans cette continuité que prend toute sa profondeur la vision présidentielle actuelle :

Le Gabon qui parle au monde

Il fut un temps où le Gabon semblait se contenter d’un rôle discret. Ce temps-là est révolu. Désormais, le pays avance, porté par une diplomatie qui ne répond plus seulement, mais qui propose, trace, initie. En quelques jours, entre Libreville et Ankara, une constante s’impose : le Gabon parle au monde, et le monde écoute.

Ce que l’on retient, au fond, de cette séquence diplomatique, c’est qu’elle participe à la redéfinition d’un pays. Le Gabon n’est plus spectateur. Il devient acteur. Audacieux, crédible, respecté. Il parle un langage que les grandes chancelleries comprennent : celui de la souveraineté affirmée, du progrès maîtrisé, de l’ouverture contrôlée.

Et c’est là, peut-être, la plus grande réussite de Brice Clotaire Oligui Nguema : avoir hissé la diplomatie au rang d’arme douce de conviction, de négociation, de projection. Une arme au service de la paix, du développement, et de l’identité nationale.

Le Gabon de 2025 regarde loin. Et désormais, le monde le regarde aussi.