Par Thomas René
Owendo, 31 mars 2025. Une fois de plus, les habitants du quartier Alenakiri, derrière la cité Comilog, se retrouvent confrontés à l’horreur des inondations. Mais cette fois, l’ampleur du drame dépasse la simple perte de biens matériels : un jeune homme de plus de 20 ans a perdu la vie, emporté par les flots déchaînés dans la nuit de dimanche à lundi. Son corps sans vie a été retrouvé ce matin, suscitant une vague d’émotion et d’indignation au sein de la communauté.

Une catastrophe annoncée
Selon des témoins et des riverains en colère, cette tragédie était prévisible. Depuis plusieurs années, une entreprise chinoise installée en aval d’un petit cours d’eau traversant le quartier a construit sur le lit de la rivière, empêchant l’écoulement naturel des eaux. Résultat : à chaque forte pluie, les habitations se retrouvent submergées, forçant les habitants à fuir leurs maisons sous peine d’être engloutis par les eaux. Cette fois, l’issue a été fatale.
Le mépris d’un opérateur économique irresponsable
Malgré les multiples alertes lancées par les habitants, l’entreprise chinoise responsable de cet aménagement désastreux est restée sourde aux revendications. « Nous avons perdu des meubles, des appareils électroménagers, des souvenirs de famille… et aujourd’hui, nous perdons un frère, un fils, un ami ! » s’indigne un habitant. « L’opérateur chinois ignore nos plaintes et continue son activité sans se soucier de notre sort. Il agit en toute impunité, protégé par un silence complice. »

Le laxisme des anciennes autorités municipales pointé du doigt
Ce drame met également en lumière la négligence des anciennes autorités municipales d’Owendo. À maintes reprises, les riverains avaient signalé le danger croissant que représentait l’obstruction du lit de la rivière. Pourtant, aucune action concrète n’a été prise pour contraindre l’entreprise chinoise à dégager le passage de l’eau ou à indemniser les victimes des inondations successives. « Pourquoi ont-ils fermé les yeux ? Était-ce par incompétence, par corruption, ou tout simplement par mépris ? » s’interrogent les habitants, révoltés par l’inaction des dirigeants passés.
Un appel urgent aux nouvelles autorités gabonaises
Dans ce contexte électoral, les riverains espèrent que les nouvelles autorités gabonaises ne feront pas preuve du même immobilisme. « Nous en avons assez des promesses ! Nous voulons des actions concrètes, une intervention rapide pour dégager cette barrière illégale, et surtout des mesures pour éviter que cela ne se reproduise, » clament-ils d’une seule voix.
Ce drame ne doit pas rester impuni. Il est impératif que le gouvernement prenne ses responsabilités pour mettre fin à cette situation inacceptable. Car aujourd’hui, c’est un jeune homme qui a perdu la vie. Demain, qui sera la prochaine victime de cette négligence criminelle ?