La rédaction 066867376 Globe. Libreville le 09 Mars 2025. Considéré comme étant l’un des plus grands drame que le Gabon ait connu, Esther Miracle n’est pas prêt à être oublié par les familles qui continuent de pleurer leurs morts Deux ans après. Deux longues années que le ferry Esther Miracle a sombré au large des côtes gabonaises, emportant avec lui 30 vies et plongeant des familles entières dans le deuil et l’incertitude. Pourtant, malgré l’horreur de cette tragédie, malgré la douleur encore vive des proches et des rescapés, le dossier judiciaire semble englué dans un silence pesant.

Aujourd’hui, les victimes et leurs alliés se heurtent à un mur d’indifférence. « On a l’impression que le tribunal veut étouffer cette affaire. Ils veulent nous faire abandonner mais nous tiendrons. Esther Miracle ne sera pas Gabon Express. On a le moral bien bandé », confie un survivant avec une détermination mêlée d’amertume.

Un dossier enlisé dans les méandres judiciairesL’affaire devait avancer. Elle devait connaître une issue. Mais deux ans après le drame, la justice piétine. Le Bâtonnier Raymond Obame Sima, avocat de plusieurs victimes, déplore un immobilisme troublant. « Le juge d’instruction avait rendu une ordonnance de renvoi devant le juge correctionnel, mais les inculpés ont immédiatement fait appel devant la chambre d’accusation. Et depuis plus d’un an, cette juridiction n’a posé aucun acte pour faire évoluer le dossier », explique-t-il.

Pire encore, la récente grève des magistrats, sans service minimum, complique davantage la situation. « Visiblement, les intérêts défendus par le Synamag sont plus importants que ceux des victimes de ce drame exceptionnel, ainsi que ceux des inculpés, dont la détention préventive sera automatiquement prolongée », regrette Me Obame Sima.Les assurances aux abonnés absents
Autre zone d’ombre : le silence des compagnies d’assurances. Alors que les familles attendent réparation, aucun début de discussion n’a été amorcé. « Oui, c’est un peu normal, car elles attendent une condamnation pénale pour déclencher la réparation civile. Mais en réalité, l’un n’empêche pas l’autre », souligne l’avocat, qui envisage de saisir la justice en référé dès la reprise des activités judiciaires.Une bataille pour la mémoire et la justice

Les victimes de l’Esther Miracle se battent pour que ce drame ne soit pas oublié, pour qu’il ne connaisse pas le même sort que le crash de Gabon Express, où justice et vérité semblent s’être dissoutes dans le temps. « Le Barreau du Gabon n’a pas encore essuyé ses larmes du crash de Gabon Express qui avait emporté notre confrère Me Poaty Tindy. Notre devoir est de veiller à ce que l’Esther Miracle n’ait pas la même issue », martèle Me Obame Sima.
Le combat pour la vérité continue. Mais jusqu’à quand faudra-t-il attendre pour que justice soit enfin rendue ?
STR