Categories Economie

À Libreville, la jeunesse gabonaise fait basculer l’économie dans une nouvelle ère :le CCPE’ZON une opportunité unique

PAR Piaco la plume de Globe infos.

Portée par les Journées de l’Employabilité et de l’Entrepreneuriat, la mobilisation étudiante s’est imposée comme un signal fort de la cinquième République engagée au Gabon. Pendant trois jours, depuis le campus de l’Université Omar Bongo, le CCPE’ZON a fédéré porteurs de projets, coachs et institutions autour d’un objectif clair : préparer une génération capable de porter la diversification économique du pays.

Sur le campus, une finale dédiée aux entrepreneurs de demain

À l’Université Omar Bongo, l’effervescence est montée d’un cran lorsque le nom de Cheniska Edzima Poumou a été annoncé. La jeune entrepreneure s’est imposée en tête du concours, remportant un prix remis par le directeur général représentant le ministre des PME. Une reconnaissance forte, partagée avec Grâce Mickouma Mene et Shelsy Kedine Memba, qui complètent ce trio entièrement féminin, symbole d’une jeunesse déterminée et audacieuse.

Le premier prix, attribué au nom de la Première Dame Zita Oligui Nguema, dépasse le simple geste symbolique : ordinateur portable, équipements essentiels, bons d’achat, appui financier et formations gratuites. Un véritable coup de pouce pour transformer une idée en entreprise viable.

Avant de se frotter au jury, composé de dirigeants, d’enseignants chercheurs et de chefs d’entreprise, les 22 finalistes ont bénéficié d’un coaching intensif. Sous la houlette du coach Patrick Eric Meyo et du Dr Obono, responsable marketing du CCPE’ZON, chacun a affûté son argumentaire et renforcé la crédibilité de son projet.

En filigrane, une stratégie nationale : sortir du tout-pétrole

Au-delà de la compétition, les Journées ont servi de tribune à une ambition gouvernementale claire : accélérer la diversification économique. Six secteurs stratégiques ont été mis en avant, comme autant de piliers d’un modèle post-hydrocarbures initié depuis plusieurs années.

Énergie : l’infrastructure clé

Grâce à une capacité installée de 725 MW, dont 325 MW hydroélectriques, le pays entend sécuriser une énergie propre et compétitive pour soutenir l’industrialisation.

Agroalimentaire : conquérir l’autosuffisance

Avec 5,2 millions d’hectares de terres arables mais 60 % d’importations alimentaires, le défi est immense. L’objectif fixé est de porter la contribution du secteur à 20 % du PIB en 2027, en développant des filières prioritaires.

Forêt-Bois : valoriser un patrimoine exceptionnel

Les forêts couvrent 87 % du territoire. La transformation locale du bois doit permettre une hausse majeure de la valeur ajoutée, tout en préservant le capital naturel.

Pêche : structurer un secteur encore sous-exploité

Le Gabon veut tirer parti de ses 800 km de littoral et de sa vaste ZEE pour renforcer une filière halieutique durable et compétitive.

Tourisme : l’ambition éco-responsable

Treize parcs nationaux, vingt zones marines protégées : le pays ambitionne de devenir une référence de l’écotourisme et du tourisme d’affaires en Afrique centrale.

Mines : moderniser un pilier encore vital

Riche en manganèse et en fer, le secteur vise plus de 10 % du PIB d’ici 2030, grâce notamment à de nouveaux projets structurants comme le corridor Belinga–Booué–Mayumba.

Des ateliers pour réconcilier formation et marché du travail

Dans les allées du CCPE’ZON, les étudiants se pressent autour des stands. Près d’une cinquantaine de recruteurs sont venus expliquer leurs attentes, identifier des talents et accompagner les jeunes dans leurs démarches. Rédaction de CV, simulation d’entretien, communication professionnelle : autant d’ateliers conçus pour lever les obstacles à l’employabilité.

L’initiative, soutenue par la Fondation “Ma banière” de la Première Dame, rappelle l’importance du savoir-être : ponctualité, sens des responsabilités, esprit d’équipe. « Une carrière ne se décrète pas : elle se prépare », glisse un formateur, entouré d’étudiants attentifs.

Une jeunesse prête à prendre sa place

Ces trois journées ont mis en lumière une certitude : la jeunesse gabonaise ne veut plus être spectatrice. Sur le campus de l’UOB, l’énergie, la créativité et l’ambition observées disent beaucoup de ce nouveau chapitre qui s’ouvre.
Entre diversification économique, montée en compétence et entrepreneuriat engagé, le Gabon semble avoir trouvé en sa jeunesse l’un de ses plus puissants leviers de transformation.