Par Piaco la plume.

Oyem, le 24 septembre 2025. À quelques jours du scrutin législatif du 27 septembre, la scène politique gabonaise observe avec attention la trajectoire de Sosthène Nguema Nguema. Candidat de l’Union Démocratique des Bâtisseurs (UDB) dans le premier arrondissement d’Oyem, il a clos sa campagne dans le quartier qui l’a vu grandir du Mont Miyelé par un meeting qui dépasse le simple cadre local. En se présentant comme relais politique du président Brice Clotaire Oligui Nguema, il s’impose désormais comme une figure incontournable de la recomposition en cours.

Un leadership enraciné dans la proximité

En effet, la force de Sosthène Nguema Nguema réside dans son style politique calibré pour séduire un électorat souvent méfiant vis-à-vis des promesses de la capitale. Loin de la rhétorique élitiste, il choisit de se présenter comme « fils, mari, frère, grand-père », multipliant les marqueurs identitaires qui l’arriment à sa communauté. Ce positionnement de proximité, qui lui vaut le surnom affectueux de « Sosthène 2N », constitue l’une de ses armes les plus efficaces dans un département où le vote affectif et clanique demeure décisif.

L’ombre portée du président Oligui Nguema

En politique gabonaise, le soutien affiché au chef de l’État reste un sésame électoral. Sosthène Nguema Nguema en a pleinement conscience et n’hésite pas à endosser le rôle de relais du président Oligui Nguema au sein du Woleu-Ntem. Ses discours insistent sur la nécessité d’accorder une majorité parlementaire solide au chef de l’État afin de « mettre en évidence son projet de société ». En se présentant comme garant de cette stabilité, il aligne son destin personnel sur celui du président. Une stratégie qui pourrait le propulser bien au-delà de son ancrage oyémois.

Un triptyque politique : inclusivité, rassemblement, objectivité

Son discours repose sur trois maîtres-mots — inclusivité, rassemblement et objectivité — qui traduisent à la fois une volonté de consensus et une rupture avec les querelles stériles qui minent la scène locale. L’homme politique cherche ainsi à imposer une méthode de gouvernance qui dépasse les frontières partisanes, tout en consolidant le rôle de l’UDB comme pilier central du jeu parlementaire. En filigrane, ce triptyque dessine les contours d’une ambition : transformer Oyem en « vitrine nationale » et se positionner en stratège de la transition post-30 août 2023.

De la scène locale à la stature nationale

Le dernier meeting de campagne à Mont Miyelé illustre la mue de Sosthène Nguema Nguema : celle d’un leader enraciné dans son terroir qui entend désormais peser dans les équilibres nationaux. Son choix de clore sa campagne dans son village natal n’est pas anodin : il symbolise le lien indissoluble entre la base locale et la projection nationale. Dans une période où la légitimité politique se reconstruit autour de nouvelles figures, Sosthène 2N apparaît comme un acteur stratégique capable de conjuguer loyauté présidentielle et représentativité populaire.

Un rôle charnière dans la future majorité

Dans l’hypothèse d’une victoire, il ne sera pas seulement un député supplémentaire à l’Assemblée nationale. Son leadership, sa proximité avec le terrain et son positionnement de soutien inconditionnel à Oligui Nguema pourraient en faire une pièce maîtresse de la future majorité. Pour l’UDB, il incarne la promesse d’un ancrage solide dans le Nord du pays ; pour le président, un relais fiable dans une zone géostratégique.

En conclusion, Sosthène Nguema Nguema s’impose comme un symbole de la transition politique gabonaise : enraciné localement, mais tourné vers un rôle national, consensuel dans le ton mais affirmatif dans ses choix stratégiques. Sa campagne électorale, conclue dans une atmosphère de ferveur, révèle un leadership qui dépasse Oyem et préfigure un poids accru dans la majorité présidentielle en gestation.