Par Thomas René.
Libreville, 15 septembre 2025. À moins de deux semaines des élections législatives et locales, un atelier de formation dédié aux femmes candidates s’est ouvert ce lundi à Libreville. Organisée par le ministère de la Protection de l’Enfance et de la Famille, avec l’appui technique des Nations Unies, cette rencontre ambitionne de doter les participantes d’outils concrets pour affronter la compétition électorale et consolider leur rôle dans la vie politique nationale.

La parité comme principe fondateur de la 5ᵉ République
En effet, la rencontre s’inscrit dans le prolongement des réformes engagées depuis la transition politique. Actrices du Dialogue national inclusif et de l’élaboration de la Constitution de la 5ᵉ République, les femmes ont contribué à l’édification d’un texte fondamental qui, à l’article 15, consacre le principe de parité. Celui-ci garantit l’égal accès des hommes et des femmes aux mandats électoraux et aux responsabilités publiques.
« La participation inclusive des femmes dans toutes les sphères décisionnelles est un préalable à l’équité et à l’égalité du genre, ainsi qu’au respect des engagements internationaux du Gabon », a déclaré, à l’ouverture des travaux, Mme Élodie Diane Fouefoue épouse Sandjoh, ministre de la Protection de l’Enfance et de la Famille. La membre du gouvernement a insisté sur la dimension non partisane de l’initiative : il s’agit, a-t-elle affirmé, de renforcer les compétences des candidates, quelle que soit leur affiliation politique.

Des défis persistants
Durant les échanges, les intervenantes ont rappelé les nombreux obstacles auxquels les femmes se heurtent encore sur le terrain politique : stéréotypes persistants, manque de moyens financiers, visibilité limitée dans les médias, ou encore faible reconnaissance de leurs candidatures.
« Les femmes font face à des défis spécifiques qui fragilisent leur engagement. Cette formation vise à leur donner des clés pour mieux communiquer, mobiliser leurs électeurs, gérer leurs ressources et tirer parti des réseaux sociaux », a expliqué Mme Boukandou Elza épouse Ondo, panelliste.

Pour Mme Sandrine Souah Akerey, participante par ailleurs Secrétaire Générale de l’AWLN Gabon, « Cet atelier arrive à point nommé, même si son organisation me paraît un peu tardive. Mais comme on le dit souvent, mieux vaut tard que jamais. Je suis convaincue que la femme doit véritablement s’engager en politique, à condition que cela relève d’une volonté personnelle et non d’un simple calcul politique. L’atelier, quant à lui, est de grande qualité et se révèle très bénéfique pour nous, les participantes »

Une action appelée à durer
Cet atelier s’inscrit dans le cadre du projet d’appui au cycle électoral au Gabon, conçu à la suite d’une mission d’évaluation conduite par les Nations Unies en décembre 2024. Mais au-delà du scrutin du 27 septembre, les organisateurs entendent inscrire leur action dans la durée. Les enseignements de cette session, espèrent-ils, serviront de référence pour les générations futures de femmes en politique.
L’initiative s’arrime au Plan stratégique « Édifice nouveau 2025-2032 », qui place l’autonomisation des femmes et l’équité professionnelle parmi ses priorités. Elle traduit également la volonté affichée du gouvernement et de ses partenaires internationaux de rendre effective la participation des femmes dans la construction de la 5ᵉ République.
