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Négociations sociales dans les régies financières : entre espoir et défis persistants

PAR THOMAS RENÉ

La rédaction 066867376 Globe infos. Un an après l’installation de la commission interministérielle chargée des négociations sociales avec les syndicats des régies financières et administrations assimilées, le Premier ministre Raymond Ndong Sima a reçu, ce lundi 17 mars 2025, le rapport des travaux du comité technique. Ce document marque une étape cruciale dans la quête d’un équilibre entre revendications sociales et impératifs budgétaires.

Des avancées significatives sur un terrain miné

En effet, Les négociations, qui ont mobilisé les représentants syndicaux des ministères du Budget, de l’Économie et du Pétrole, se sont focalisées sur la refonte du dispositif de primes, conformément à l’arrêté n°060 du 8 mars 2024 et aux exigences des partenaires sociaux. Parmi les points saillants figurent :

La révision de la Prime de Performance Budgétaire (PPB), un enjeu central dans la motivation des agents des régies financières ;

L’harmonisation des grilles de calcul des primes, afin de corriger les disparités souvent sources de tensions ;

L’examen de la levée de la décote et le paiement des arriérés de primes, qui constituent des revendications majeures du corps syndical ;

La régularisation des situations administratives, pour résorber les inégalités statutaires qui minent le climat social.

Ce rapport met en lumière une avancée notable dans le dialogue social, preuve d’une volonté manifeste du gouvernement de répondre aux attentes des agents de l’administration.

Un diagnostic accablant : 22 anomalies recensées

Si le travail de la commission démontre une dynamique constructive, les audits menés ont néanmoins révélé 22 anomalies dans la gestion des primes. Ces dysfonctionnements, qui vont des incohérences administratives aux pratiques opaques dans l’attribution des avantages financiers, témoignent d’un besoin urgent de réformes en profondeur.

Les recommandations formulées à l’issue de ces travaux seront-elles appliquées avec rigueur ? La question demeure, tant l’histoire récente a montré une certaine inertie dans la mise en œuvre des réformes administratives au Gabon.

Un test grandeur nature pour le gouvernement de transition

Le Président de la Transition et son équipe se sont engagés à résoudre ce problème épineux qui alimente frustrations et tensions depuis des années. Toutefois, la réussite de cette initiative dépendra de plusieurs facteurs :

1. La volonté politique de mettre en œuvre les recommandations : sans un suivi rigoureux, ce rapport risque de rejoindre la longue liste des projets enterrés.

2. L’engagement des syndicats à maintenir la pression sans compromettre le dialogue : l’équilibre entre revendication et coopération sera déterminant.

3. L’allocation des ressources budgétaires nécessaires : sans financement adéquat, toute réforme resterait théorique.

Un premier pas, mais encore beaucoup à faire

Le rapport du comité technique marque une avancée, mais il ne résout pas encore le problème de fond :

la gestion opaque et inefficace des primes dans les régies financières. La levée des incohérences constatées et l’application effective des recommandations seront le véritable baromètre du succès de ces négociations.

Le gouvernement a l’opportunité d’inscrire son action dans la durée en instaurant une gouvernance transparente et efficace. Faute de quoi, ce dossier rejoindra la pile des réformes avortées, et les tensions sociales continueront de hanter l’administration gabonaise.

STR