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Rencontre politique à Nchengué : Jean Louis Moukagna, l’art de la mobilisation locale

Rencontre politique à Nchengué : Jean Louis Moukagna, l’art de la mobilisation locale. PAR PIACO LA PLUME.

port-Gentil, le 25 septembre 2025. En politique, certaines fidélités résistent au temps. À Port-Gentil, dans le quatrième arrondissement, Jean Louis Moukagna, ancien maire, a choisi de rappeler qu’il demeure un acteur écouté du terrain. En ce mois de septembre 2025, il a ouvert les portes de sa résidence de Nchengué 6 pour une rencontre qui avait tout d’un signal politique : entretenir le lien avec ses concitoyens et réaffirmer, sans détour, son soutien au gouvernement en place.

Autour de lui, un public surchauffé. Des proches, des amis, des membres de la famille, mais aussi une foule de militants et sympathisants venus témoigner de leur attachement à celui qui fut longtemps l’un des visages familiers de l’arrondissement. Dans l’assistance, la présence remarquée des candidats de l’Union Démocratique des Bâtisseurs (UDB) du quatrième arrondissement et du département de Bendjé donnait le ton : l’heure était à la convergence des énergies et à l’unité des forces locales.

L’objectif, selon Moukagna, se voulait limpide : mobiliser autour du programme présidentiel, renforcer la dynamique enclenchée par Brice Clotaire Oligui Nguema et rappeler que l’engagement civique ne peut se réduire à un simple rendez-vous électoral. « C’est dans le dialogue permanent entre dirigeants et populations que se forge la confiance », a-t-il insisté, donnant à la rencontre des allures de leçon de politique locale.

Les candidats de l’UDB n’ont pas manqué d’ajouter leur pierre à l’édifice. Saturnin Obame, directeur de campagne dans le quatrième arrondissement, a lancé un appel sans détour : « Ne vous trompez pas. L’heure est au changement. » Quant à Lucie Daker Akendegue, candidate au département de Bendjé, elle a exhorté les militants à transformer l’essai : « Les électeurs du quatrième doivent faire mieux que les 80 % obtenus lors de la présidentielle. C’est ainsi que nous consoliderons le pacte de confiance noué avec le chef de l’État. »

La tonalité de la soirée était claire : vigilance et fidélité. Vigilance face aux séductions adverses, fidélité à un parti que ses cadres veulent ériger comme l’unique famille politique du président de la République. Les projections locales, qui donnent déjà aux candidats soutenus plus de 51 % d’intentions favorables, nourrissent cet optimisme.

Reste que, dans cette démonstration, une figure se détache. Celle de Jean Louis Moukagna, qui réussit le pari de transformer une rencontre conviviale en véritable scène politique. Ni nostalgique ni en retrait, l’ancien maire a montré qu’il savait toujours jouer sa partition : celle du rassembleur, de l’homme qui lie le passé municipal à l’avenir national. Dans une commune où les équilibres sont souvent fragiles, son geste de mobilisation résonne comme une marque de loyauté, mais aussi comme un rappel : la politique locale demeure une affaire de proximité, de constance et de conviction.

À Nchengué, ce soir-là, ce fut moins un simple rassemblement qu’un signal adressé à l’ensemble du paysage politique gabonais : la bataille électorale se joue aussi dans les quartiers, chez ceux qui, comme Moukagna, continuent de peser, par leur nom et par leur capacité à fédérer.